Habituellement définie comme une jeune entreprise innovante à fort potentiel de croissance, une start up peut être à peu près tout et n’importe quoi. Certaines restent au stade embryonnaire, et d’autres – beaucoup plus rares – passent le fameux “fossé de croissance”. On les appelle alors des scale up. Mais qu’est-ce qui change vraiment?
Il n’y a jamais eu autant de start ups en Belgique: plus de 800 en février 2016. Il faut dire que lancer son propre business est tentant: on développe son idée, on est son propre patron, et tout devient possible. Oui mais… Les success stories sont rares, et un cap est décisif: celui de la croissance. Avec elle, une start up devient une scale up.
Une scale up? Kézako?
Commençons par le commencement: si start up signifie “démarrer”, scale up veut dire “agrandir”. Une scale up serait donc une start up qui grandit. Cette croissance peut être celle de sa valeur, de ses revenus, de sa profitabilité, ou du nombre de personnes employées, cela dépend des cas. Mais dans tous, une scale up est une entreprise qui a commencé à croître. Ce qui veut dire qu’elle a validé son produit, défini son marché, et trouvé comment être rentable. Le tout pour elle est de continuer sur sa lancée, et faire grimper sa croissance.
Et ça change quoi?
Beaucoup: les compétences et le style de leadership nécessaires pour naviguer une scale up ne sont pas les mêmes que pour mener sa barque en tant que start up. Passer le cap ne peut se faire sans prendre notamment en compte trois aspects fondamentaux:
La spécialisation:
L’aversion au risque:
L’opérationnalisation:
Les process, même s’il n’ont pas toujours bonne presse dans les jeunes sociétés, restent un mal nécessaire quand elles atteignent une taille critique. Avec une team réduite, ces procédures peuvent être plus un frein qu’une aide: il est tellement plus facile, rapide et convivial de lever son nez de son écran et demander en direct de l’aide à son voisin d’open space, plutôt que de lui envoyer un mail ou ouvrir une tâche dans un programme de gestion de projet. Mais quand la companie grandit, rien à faire: il faut prioriser les tâches, sauvegarder une vision du travail accompli et monitorer l’avancement des projets pour garder le cap de la rentabilité.
Passer d’une start up à une scale demande non seulement la prise en compte de ses 3 paramètres, mais aussi une adaptation du leadership: concrétiser une idée et la rendre rentable n’est pas la même chose que gérer une entreprise existante. Un tournant que de nombreuses start up ont malheureusment du mal à négocier avec succès…